Répliques de voiliers |
Lors des rassemblements de
grands voiliers, l'attention est focalisée sur les vedettes que sont les
grands voiliers-école russes ou latino-américains. Il existe cependant
d'autres voiliers, moins connus du grand public européen qui méritent un
regard attentif : ce sont les répliques de navires des découvertes, de
navires d'émigrants ou de navires de combat. Les premiers navires de ce type apparaissent en 1978 mais le précurseur date de 1892. En effet, à l'occasion de l'exposition Colombienne de 1893, la Norvège engage une souscription populaire pour la construction d'une réplique du bateau viking de Gokstad (1er millénaire). |
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Le chantier de Sandefjord donne naissance à une coque en chêne de 24 x 5 m, avec un mât haut de 15 mètres portant une voile de 9 x 12.5 mètres, ainsi que 32 rames pour atteindre une vitesse de 8-11 nœuds. Un foc peu authentique est gréé en sus et 32 boucliers sont placés sur les côtés du navire. | Sous le commandement du capitaine Magnus Anderson, VIKING quitte Marstein (près de Bergen, Norvège) le 30 avril 1893 pour traverser l'Atlantique et arriver à Terre-Neuve 4 semaines plus tard., Exposé à Chicago jusqu'en 1993, dans le Lincoln Park, il est désormais propriété de l'American Scandinavian Society et du Chicago Park District . | ||
En 1978, une nouvelle réplique au deux-tiers du navire de Gokstad va
voir le jour pour marquer le millénaire du parlement de Man (Manx Tynwald). Le navire nommé ODIN'S
RAVEN est construit sur le fjord d'Oslo et est lancé le 28 avril 1979. Parti de Trondheim le 27 mai 1979, le navire achève son voyage par un accueil triomphant à Peel, le 4 juillet 1979. |
ODIN'S RAVEN est long de 50' (15,24 m). Il est construit en bois de chêne en respectant la technique originale des Vikings : construction du bateau à partir de la quille, mise en place de bordé extérieur puis consolidation de la structure avec des lattes liées à la coque. Il porte 50 m² de voile et est sous-toilé par petit temps. Avec un équipage de 16 hommes, un petit moteur auxiliaire a été ajouté en cas d'urgence. | ||
Le MAYFLOWER II, réplique du célèbre transport de pèlerins vers le Nouveau Monde est le fruit en 1955-1956 à Devon, Angleterre, de la collaboration entre l'anglais Warwick Charlton et le musée américain, Plimoth Plantation, combinant les plans du musée et la construction par les méthodes traditionnelles des chantiers britanniques. Le 20 avril 1957, , Mayflower II traverse l'Océan Atlantique dirigé par Alan Villiers, avec 33 hommes à bord. En 53 jours (au lieu de 66) les 5420 miles sont parcourus à une vitesse moyenne de 4,5 nœuds. | |||
Construit au chantier Upham de Brixham et financé par des donations
privées et par le musée américain, le bateau peut être considéré
comme une réplique fidèle : 106 pieds sur 25 (soit 32,30 m x 7,6), 236
tonnes de déplacement, 4 mâts, et 6 voiles. Les pèlerins qui dormaient
dans le pont inférieur, disposaient d'un coin-cuisine en pierres, situé
dans le gaillard d'avant. Le bateau navigue toujours, propriété de Plymouth Plantation et il est accessible pour des promenades au large de Plymouth Rock à Plymouth, Massachussets. |
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L'arrivée du Mayflower a été suivie par d'autres immigrants européens ; parmi eux des suédois qui en 1638 à bord du KALMAR NICKEL, viennent établir le premier établissement permanent européen en vallée de Delaware, la Colonie de Nouvelle Suède, aujourd'hui Wilmington, Delaware. Le navire fait 4 traversées aller-retour avant de servir ensuite dans la marine suédoise dans la guerre contre le Danemark, puis est transformé en navire marchand ; il disparaît à la fin du 17è siècle, au large de Kalmar ou au large de l'Angleterre, selon les sources. | |||
La pinnace de 200 tonnes est construite en 1997
à Wilmington, Delaware, avec une LHT de 141' soit 43 m, 8 voiles de 706
m² Le navire est équipé de 2 moteurs Caterpilar de 180 chevaux chacun.
Certifié pour 49 passagers (32 lits pour l'équipage) Vitesse : 12,4 nœuds
sous voiles, 9,25 au moteur. Le navire sert à la fois pour des programmes éducatifs de la Fondation Kalmar Nyckel et comme ambassadeur de l'Etat du Delaware mais est également ouvert au public qui peut participer aux manœuvres de bord. |
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Lancée à Vila do Conde, Portugal, le 28 avril 1990, BOA
ESPERANÇA est une réplique (que l'on suppose exacte, faute de
véritables plans détaillés) de caravelle latine à deux mats,
construite entre 1987 et 1990 au Portugal. C'est un bel exemple des
caravelles construites à l'époque des découvertes portugaises des cotes
d'Afrique. La caravelle est exposée au musée des découvertes à Mossel Bay en Afrique du Sud. Différents types de bois ont été utilisés : pin sauvage pour le planchage, plat-bord et les mâts, chêne et frêne pour les longerons, teck pour le pont et la poupe, eucalyptus pour les vergues. |
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Caractéristiques : Hauteur du grand mât : 18 m. Hauteur du mât de misaine : 16 m. Antenne de grand voile : 26 m. Antenne de misaine : 20 m Surface de voile : 235 m² |
Longueur hors tout : 23,8 m. Longueur de la ligne d'eau : 21,7 m Tirant d'eau : 3,3 m. Propulsion auxiliaire par Moteur Diesel 190 HP. Vitesse moyenne : 4/5 nœuds ; vitesse maximum : 10 nœuds. |
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Un autre découvreur illustre possède sa réplique : ENDEAVOUR, vaisseau du premier voyage autour du monde de James Cook, un des plus grands navigateurs de tous les temps. Il longea la côte orientale de l'Australie en 1770, alors que la côte occidentale avait été touchée par les hollandais dès 1606. (voir La découverte de l'Australie) | |||
Décidée par le Conseil de l'Australian National Maritime Museum en 1987, financée par l'entreprise d'Alan Bond, premier non-américain vainqueur de l'America's Cup, sa construction est engagée au chantier naval de Fremantle, Australie Occidentale, l'année suivante afin de marquer le 200è anniversaire de la colonie britannique. Il faudra cinq ans pour finir Endeavour, sur la base des plans originaux du navire de Cook du National Maritime Museum de Greenwich . | |||
Caractéristiques d'Endeavour : Déplacement: 550 tonnes |
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Les principales différences entre l'original et la réplique sont dans
le bois et les métaux de construction. Les vaisseaux britanniques du 18è
étaient construits en orme, chêne et sapin, aujourd'hui difficiles et
chers à acheter. Le bois d'une espèce d'eucalyptus d'Australie
Occidentale, le Jarrah, est sélectionné avec le pin d'Oregon (Douglas-Fir)
spécialement importé des USA pour les mâts et les espars. Les 27 voiles d'Endeavour sont faites en Duradon, un matériau synthétique qui ressemble à la toile de lin originale mais plus résistante.
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Depuis son lancement le 9 décembre 1993 Endeavour a traversé le détroit de Tasmanie , navigué autour de l'Australie et accompli plusieurs tours du monde. |
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Un autre grand voilier apparaît dans la baie
de Sydney : il s'agit de la réplique du célèbre BOUNTY, dont la
construction en vue de la réalisation de deux films a été initiée en
1978 par le producteur de films américain David Lean et le financier Dino
de Laurentis. Le vaisseau est construit par Whangarei Engineering Company
Ltd, à Wangarei, Nouvelle-Zélande.
Le 16 décembre 1978, le HMAV BOUNTY est mis à l'eau ; ses dimensions sont 40,50 x 8,60 x 5,49 m, son tirant d'eau est de 3,79 m. son déplacement 387 tonnes. La hauteur du mât principal est de 33,94 m. Les 19 voiles sont en lin d'Ecosse pour une surface de 933m². Il peut recevoir 20 personnes à bord. La coque est en acier, les mâts et les espars en pin de Colombie Britannique, le pont en Tanekaha, un conifère néo-zélandais. Son ouverture au public démontre son attrait touristique et le 2 octobre 1981, le vaisseau entreprend son voyage inaugural pour Auckland. Propriété de Bounty Voyages de Sydney, Australie, il est utilisé pour des croisières de 45 jours de Tahiti à Pitcairn puis dans des croisières d'agrément dans la baie de Sydney. C'est aussi pour les besoins cinématographiques qu'est construit en 1970 la réplique d'un navire de guerre britannique du 18è siècle, HMS ROSE, personnage principal d'un splendide film tourné en 2001 : " Master and Commander, de l'autre côté du monde ", tiré de la série d'ouvrages remarquables de Patrick O'Brian. Pendant les guerres napoléoniennes le 28-canons du capitaine Jack Aubrey, H.M.S. SURPRISE, traque un ennemi supérieur à travers deux océans - des côtes du Brésil aux Galápagos en passant par le Cap Horn. |
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A la recherche de son "casting", le réalisateur Peter Weir
visite le pont restauré du H.M.S. VICTORY de Nelson, voyage à bord d'ENDEAVOUR,
et trouve ROSE, à Rhode Island. La frégate à trois mâts est achetée par la Twentieth Century Fox et rejoint la côte Ouest depuis Rhode Island en passant par le Canal de Panama, malgré un ouragan et un mât brisé. Le navire est transformé à San Diego en HMS SURPRISE. |
Construite à Lunenburg, Canada, en 1970, la frégate en bois jauge 500 tonnes et ses dimensions sont 170' x 32' x 13' (tirant d'eau) pour une surface de voile de 1200 m². Des plans originaux de 1757 sont détenus par le National Maritime Museum de Greenwich. | ||
Une organisation d'histoire navale l'exploite depuis 2004 au San Diego Maritime Museum | |||
L'original HMS ROSE a été construit à Hull (UK) en 1757 : c'était un navire de 6ème rang, le plus petit vaisseau qui pouvait être commandé par un capitaine. Il semble n'avoir pas été engagé dans des engagements majeurs sauf pour relayer des messages. | |||
Lancé le 10 juillet 1992 à
Jacobstad,
Finlande, JACOBSTAD WAPEN est une réplique d'un vaisseau de 1758 suivant
les anciens plans de 1755, réalisés par le célèbre architecte naval
suédois Fredrik Henrik af Chapman (1720- 1808). Il mesure 40 (l.h.t.) x 7,6 x 2,8m. La surface totale de voile est de 540m². Le gréement est intégralement fait en matériaux naturels (chanvre et goudron) et porte 8 voiles. Le mât est constitué d'un solide pin Douglas du Danemark. 50 à 70 passagers peuvent embarquer à bord. |
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Le bâtiment originel était un des premiers navires de Finlande à arriver à Amsterdam, après l'abolition d'un accord de la Hanse de 1765 qui interdisait aux navires de Finlande d'aller plus loin que Stockholm. JACOBSTAD WAPEN navigue de mai à septembre, essentiellement dans le Golfe de Bothnie et en mer Baltique.
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Restons en Scandinavie : le 12 September 1745, à l'entrée du port de Göteborg (Suède), le navire de la Compagnie suédoise des Indes Orientales, GÖTHEBORG heurte un rocher et coule ; le trois-mâts était de retour de son troisième voyage avec 5 tonnes d'argenterie. | |||
Ses caractéristiques : 40.55 mètres long, largeur 10.3 mètres, capacité approximative 833 tonnes. Entre 84 et 92 des fouilles archéologiques sont entreprises sur 1.008 m² et mettent à jour du thé, des épices, de la soie. En 1993, le projet d'une réplique est lancé et en juin 95 la quille est posée ; le travail se poursuit les années suivantes ; le 6 juin 2003 a lieu le lancement en présence du roi Carl XVI Gustaf. | Götheborg est désormais un des plus grands voiliers en bois navigant au monde avec 1964 m² de surface de voile. Au dessus de la ligne de flottaison, c'est un navire historique du 18è siècle, l'ensemble des équipements modernes étant en soute. | ||
A suivre : Répliques de voiliers (2) |
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Page en ligne le 27/09/2008
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